Témoignage de sr Catherine, oblate, sur la fraternité

SOEUR CATHERINE, OBLATE DE L’ASSOMPTION

La vie fraternelle est au cœur de notre vie d’Oblates de l’Assomption. Il s’agit avant tout d’être attentives les unes aux autres et attentives à soi-même, nous disons volontiers « être responsables les unes des autres ». Cette vie fraternelle passe par l’entraide, l’écoute, le service… par des attitudes : simplicité, franchise, cordialité, pardon mutuel.

Pour bien la vivre, nous avons la chance dans la vie religieuse d’avoir de nombreux outils : la prière bien entendu, mais aussi une règle de vie, notre boussole, et surtout des espaces de paroles : des réunions communautaires régulières qui nous permettent de mieux nous connaître, de savoir quelle est notre météo intérieure, de mettre en place de nouvelles décisions pour mieux vivre notre vocation mais aussi mieux vivre ensemble….

Dans notre règle de vie, voici des extraits du chapitre sur la vie communautaire :

« La vie communautaire, essentielle à notre vie d’Oblate, puise son sens au cœur même de la Trinité, communauté d’Amour. A travers nos différences, le Christ nous rassemble par son Esprit pour nous mettre ensemble au service de son Règne. Cette unité nous est donnée, mais nous avons aussi, patiemment, à la construire.

Dans son humble réalité quotidienne, la vie communautaire est à vivre au niveau de la foi. C’est pourquoi elle exige un climat de silence, une intense prière, personnelle et partagée. C’est pourquoi aussi l’Eucharistie, source, signe et sommet de l’unité dans le Christ, est au centre de nos communautés. »

Sans la prière, elle serait, me semble-t-il, difficile à construire : en effet, nous ne nous choisissons pas. Les différences de culture, de générations, de caractères, de tempéraments sont autant d’obstacles à surmonter, même si c’est source de joie aussi. Seule la prière peut nous donner la force de le faire, de choisir d’aimer avant tout autre chose…

La prière nous donne un regard bienveillant qui permet d’être plus à l’écoute les unes des autres, à travers ce qui est dit, mais aussi à travers les manières d’être. La parole est essentielle, ce n’est pas pour rien que le Christ est le Verbe : il est le trait d’union entre le Père et nous-mêmes, pour nous faire entrer dans la communion d’amour. Nous avons, nous aussi, ce devoir de trait d’union, de dialogue entre nous. Le dialogue transforme chacune des personnes entrant dans cette conversation réciproque emprunte de respect. Nous avons tous besoin d’exister, d’être reconnu, de trouver notre place pour un équilibre de vie, le dialogue permet cela plus que tout.